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Baisse des postes vacants dans la grande région de Québec : le rééquilibrage du marché du travail se poursuit

Le nombre de postes vacants dans les régions de la Capitale-Nationale (CN) et de la Chaudière-Appalaches (CA) continue de baisser en 2024, tandis que les salaires restent élevés, reflétant un rééquilibrage progressif du marché du travail.

Faits saillants - Deuxième trimestre

Visualisation des données

Graphique 1 - Marché du travail dans la Capitale-Nationale et la Chaudière-Appalaches

Source : Statistique Canada, tableau 14-10-0441-01


Analyse

Poursuite du relâchement du marché du travail

Les données non désaisonnalisées de l’Enquête sur les postes vacants et les salaires (EPVS) de Statistique Canada révèlent que la baisse du nombre de postes vacants dans les régions de la Capitale-Nationale (CN) et de la Chaudière-Appalaches (CA) amorcée depuis le sommet atteint en 2022 se poursuit. Cette tendance reflète le rééquilibrage en cours du marché du travail en lien avec la conjoncture économique.

Au deuxième trimestre de 2024, le nombre de postes vacants dans les régions de la CN et de la CA a chuté de 41,6 %, pour atteindre 19 205, comparativement à la même période l’an dernier. Ce recul s’inscrit dans une tendance plus large observée au Québec (-31 %) et à l’échelle du Canada (-24 %).

À travers le pays, 65 des 69 régions économiques ont enregistré une diminution des taux de postes vacants par rapport à l’année précédente. Les baisses les plus marquées ont été observées au Québec, notamment dans la région de la Capitale-Nationale (-2,7 p.d.p.), la Côte-Nord et le Nord-du-Québec (-2,4 p.d.p.), suivie par la région de Muskoka-Kawarthas, en Ontario (-2,2 p.d.p.).

Malgré la baisse des postes vacants, les salaires offerts restent élevés et en augmentation. En CN, le salaire moyen proposé pour les postes vacants a atteint 25,35 $ (+9 %), alors qu’il s’est établi à 25,55 $ en CA (+6,5 %).

Pas un, mais plusieurs marchés du travail

Le rééquilibrage du marché de l’emploi révèle des réalités diverses selon les secteurs d’activité au cours du deuxième trimestre.

Graphique 2 - Répartition des postes vacants au deuxième trimestre de 2024

Source : Statistique Canada, tableau 14-10-0444-01

Les écarts salariaux reflétaient la variété des compétences recherchées. Par exemple, en CN, un tiers des postes vacants était en vente et services et le salaire horaire moyen offert s’élevait à 19,15 $, soit moins que la moyenne globale du marché (25,35 $). À l’inverse, le secteur des affaires, de la finance et de l’administration, deuxième catégorie la plus recherchée, offrait une rémunération supérieure à la moyenne générale avec un taux horaire de 28,60 $.

Si la baisse des postes vacants touche l’ensemble des secteurs, certains enregistrent de plus fortes diminutions. C’est notamment le cas en CN, où la santé a connu la chute la plus importante, passant de la deuxième catégorie d’emploi la plus en demande à la quatrième en un an. 

Ralentissement et rareté de la main-d’œuvre

Le marché de l'emploi continue de s'ajuster à une conjoncture économique marquée par un ralentissement en 2024. Bien que la rareté de la main-d'œuvre se soit atténuée par rapport à 2022, elle demeure une réalité persistante qui ne devrait pas se résorber à moyen terme, notamment en raison de facteurs structurels comme le vieillissement de la population et les défis sectoriels d’adéquation entre les besoins et l’offre de travail. 


Émile Émond
Économiste principal

Québec International

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