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Des facteurs défavorables à l’échelle mondiale refroidissent le dynamisme de l’économie canadienne, selon les Services économiques TD

TORONTO, le 14 décembre 2011 - Une aggravation de la crise financière en Europe et de la récession dans cette région pèsera lourdement sur l'économie mondiale au premier semestre de 2012. Ce phénomène nuira à la situation du Canada, selon les Services économiques TD, qui ont retranché 0,2 et 0,4 point de pourcentage à leurs prévisions de croissance pour le pays pour 2012 et 2013 respectivement, depuis la publication de leurs prévisions de septembre. On prévoit dorénavant une croissance du PIB réel de 1,7 %, en 2012, et de 2,2 %, en 2013. Compte tenu de la fragilité de la conjoncture, les Services économiques TD s'attendent à ce que la Banque du Canada maintienne son taux d'intérêt à court terme inchangé, à 1,00 %, jusqu'au début 2013.

L'économie canadienne a affiché un bon rendement au deuxième semestre de 2011, en dépit de grandes difficultés financières et économiques sur la scène étrangère. Ce comportement était cependant en grande partie provoqué par l'annulation de « facteurs négatifs temporaires ». La réouverture de centrales énergétiques et la disparition progressive des perturbations de la chaîne d'approvisionnement ont contribué au rebond exceptionnel des exportations canadiennes. Toutefois, sous la surface, l'économie continue de se lézarder. Pour un troisième trimestre de suite, la croissance des dépenses de consommation a été timide, tandis que les dépenses des entreprises en projets d'immobilisations ont reculé au cours du trimestre pour la première fois depuis 2009.

La faiblesse de la conjoncture nationale s'accompagnera probablement d'une aggravation prolongée de la crise financière européenne au premier semestre de l'année prochaine. Au dire de l'économiste en chef de la TD, Craig Alexander, « un défaut de paiement de la Grèce semble inévitable. Nous supposons que les dirigeants européens finiront par réagir en adoptant des mesures musclées afin d'empêcher que la crise s'étende ailleurs, mais l'économie mondiale aura subi auparavant d'importants dommages.»

L'économie canadienne s'en trouvera moins affectée qu'elle ne l'a été par la crise financière américaine de 2008-2009, mais ces événements extérieurs auront probablement un effet d'entraînement considérable. La croissance des exportations sera limitée, et les prix des produits de base devraient connaître une diminution majeure, le prix du pétrole brut West Texas Intermediate baissant vers les 80 $ US le baril. Dans ce contexte, il est prévu que le dollar canadien chute pour s'établir à environ 0,90 $ US à la mi-année, atténuant le coup encaissé par les exportations canadiennes. Vu l'incertitude qui règne au niveau mondial, les entreprises et les ménages canadiens peu disposés à prendre des risques hésiteront sans doute à effectuer des dépenses importantes. « La tempête sur le vieux continent devrait se dissiper au deuxième semestre de 2012 et en 2013, à l'appui d'une reprise de la confiance et de la croissance mondiale, affirme M. Alexander. Il reste que la reprise de l'activité économique au Canada sera contenue. »

Dans leur analyse, les Services économiques TD soulèvent quelques éléments problématiques, au nombre desquels ils mentionnent le niveau d'endettement record des ménages, qui devrait constituer une barrière importante à la croissance de l'économie à moyen terme. Également, à l'amorce de 2012, dans le marché de l'habitation, les prix des maisons existantes seront légèrement surévalués et le parc des habitations neuves invendues sera excédentaire. Par ailleurs, les gouvernements de tous les paliers au Canada se sont déclaré être fortement engagés à établir un budget équilibré dans un délai raisonnable. Pour ce faire, la plupart entendent limiter les dépenses au cours des cinq prochaines années.

 

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