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Légère contraction de l’emploi et amélioration attendue du chômage chez les 15-24 ans

En novembre 2025, l’emploi dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec a enregistré une faible variation de -0,1 %, tandis que le taux de chômage a diminué de 0,2 point de pourcentage (p.d.p.), pour s’établir à 4,2 %. Or, malgré cet ajustement négatif de l’emploi, la région conserve une dynamique favorable sur le marché du travail.

Faits saillants – Novembre 2025


Visualisation des données

Évolution des principaux indicateurs de l'emploi sur un an

Sources : Statistique Canada - Tableau 14-10-0459-01 et Québec International


Portrait de l'emploi dans les principales régions canadiennes


Analyse

L’emploi en léger repli dans la RMR de Québec

Selon l’Enquête sur la population active (EPA) publiée par Statistique Canada, le marché du travail a légèrement fléchi en novembre 2025 avec un ajustement net du volume de l’emploi à 502 300 (-0,1 %) par rapport au mois précédent. Cette situation se reflète aussi dans d’autres indicateurs clés alors que la population active a reculé à 524 100 individus (-0,3 %) et que le taux d’emploi est demeuré stable à 66,4 %. Malgré ce contexte, la région se démarque toujours avec un taux de chômage de 4,2 %, occupant ainsi le troisième rang parmi l’ensemble des RMR canadiennes, derrière Trois-Rivières (3,9 %) et Victoria (4,1 %).

À l’échelle québécoise et canadienne, le marché du travail présente des niveaux relativement stables. L’emploi demeure pratiquement inchangé avec une variation négative de 0,3 % au Canada et une stabilité au Québec, tandis que le taux de chômage affiche des fluctuations modestes, atteignant 6,8 % (-0,2 p.d.p.) au Canada et 5,4 % (-0,3 p.d.p.) dans la province. Cette stabilité apparente révèle toujours un équilibre somme toute précaire entre les variations de la population active et le rythme de création d’emplois, ce qui souligne la nécessité d’analyser le marché du travail en tenant compte des spécificités sectorielles et des différentes catégories d’âge.

Des contrastes marqués entre secteurs

Dans ce contexte, les services d’enseignement (+5,7 %) et les services d’hébergement et de restauration (+4,9 %) affichent les plus fortes hausses mensuelles, selon les données non désaisonnalisées. Pour ce dernier secteur, maints facteurs peuvent être à l’origine de la variation positive, dont le début des festivités liées à l’approche de la période des Fêtes. À l’inverse, la fabrication (-6,5 %) et le secteur information, culture et loisirs (-6,3 %) enregistrent les reculs les plus marqués, hors services publics. 

Chômage des jeunes : une vulnérabilité accentuée par l’essor de l’IA

Le taux de chômage chez les jeunes (15-24 ans) s’établit à 7,8 % selon les données non désaisonnalisées, ce qui représente une baisse de 0,6 p.d.p. comparativement au mois précédent. Il s’agit d’une nette amélioration depuis septembre 2025 alors qu’il culminait à 10,6 %. Malgré le recul, cette métrique demeure préoccupante. Son niveau supérieur à celui de la population générale de 15 ans et plus s’explique notamment par des facteurs structurels, dont la transition études-emploi, la mobilité accrue des jeunes travailleurs et la proportion plus forte d’individus occupant des postes temporaires ou saisonniers. À ces facteurs s’ajoute un enjeu de taille, soit l’intégration accélérée de l’intelligence artificielle (IA), qui redéfinit la demande de compétences. Bien que ses effets ne soient pas encore pleinement visibles dans les données mensuelles, certains secteurs peu complémentaires, mais fortement exposés à l’IA se retrouvent vulnérables. À cet égard, selon le Forum économique mondial, une proportion importante d’employeurs (40 %) prévoit réduire ses effectifs d’ici 2030 sous l’effet de l’IA . Toutefois, fait important, cette transformation s’accompagne d’une réallocation vers des fonctions où la complémentarité avec l’IA est forte, favorisant ultimement la création d’emplois et la productivité. 

Rosalie Forgues
Économiste

Québec International


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