Faits saillants – Septembre 2025
Visualisation des données
Évolution des principaux indicateurs de l'emploi sur un an
Sources : Statistique Canada - Tableau 14-10-0459-01 et Québec International
Portrait de l'emploi dans les principales régions canadiennes
Analyse
Sommet de l’emploi malgré le contexte incertain
Selon l’Enquête sur la population active (EPA) publiée par Statistique Canada, l’emploi dans la RMR de Québec a enregistré une sixième augmentation consécutive en septembre, s’élevant désormais à 499 600 (+1,4 %). Malgré le climat d’incertitude ambiant, il s’agit d’un sommet historique. Cette progression est notamment soutenue par une croissance de la population active (+1,8 %), la portant désormais à 524 700 individus. Par ailleurs, Québec a maintenu le plus faible taux de chômage parmi les huit principales RMR canadiennes (4,8 %, +0,4 p.d.p.), ce qui la positionne au second rang au pays, à égalité avec Victoria. Dans ce contexte, le taux d’emploi s’élève à 66,1 % (+0,9 p.d.p.).
À l’échelle canadienne comme provinciale, le marché du travail affiche, de nouveau, des niveaux relativement stables. De part d’autre, l’emploi est demeuré pratiquement inchangé, avec une variation inférieure au dixième de pourcentage. Le taux de chômage a également connu des fluctuations modestes, atteignant 7,0 % au Canada (+0,1 p.d.p.) et 5,7 % au Québec (-0,2 p.d.p.). Cette stabilité apparente des indicateurs traduit un équilibre toujours fragile entre la croissance de la population active et le rythme de création d’emplois.
Entre besoin de main-d’œuvre et prudence
La dynamique régionale du marché du travail demeure contrastée, influencée par les pressions démographiques et les transformations structurelles qui affectent différemment les secteurs d’activité. Tandis que certains domaines font face à une rareté de main-d’œuvre, d’autres stagnent ou amorcent des replis.
En effet, d’un côté, le climat d’incertitude économique, accentué par les tensions commerciales, freine les décisions d’embauche dans certains secteurs, où les entreprises hésitent à recruter, notamment par crainte d’un affaiblissement de la demande ou d’une instabilité prolongée. De l’autre, la rareté de main-d’œuvre, en partie attribuable au vieillissement de la population active et à l’évolution des préférences professionnelles, exerce une pression croissante sur le marché. Ce déséquilibre entre l’offre et la demande de travail devient ainsi un frein pour certaines entreprises.
Dans ce contexte, les secteurs du transport et de l’entreposage (+9,9 %) ainsi que des services publics (+7,7 %) ont affiché les plus fortes hausses mensuelles de l’emploi, selon les données non désaisonnalisées. À l’opposé, les domaines de l’information, de la culture et des loisirs (-10,7 %) et de la fabrication (-7,1 %) ont connu les reculs les plus marqués. Sur une base annuelle, l’industrie de la construction (+36,9 %) et celle des finances, assurances, services immobiliers et de location (+28,5 %) se démarquent par les plus fortes croissances, tandis que les services professionnels, scientifiques et techniques (-22,9 %) ainsi que la fabrication (-11,6 %) enregistrent les baisses les plus importantes.
Rosalie Forgues
Économiste
Québec International