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Québec poursuit son élan sur le marché de l’emploi, malgré des défis pour les jeunes

En août 2025, l’emploi dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec a connu une progression de 2,0 %, conjointement à une baisse simultanée du taux de chômage de 0,3 p.d.p., lequel s’établit désormais à 4,4 %. La région se distingue de nouveau sur le marché du travail canadien, affichant une solide croissance de l’emploi et un taux de chômage parmi les plus faibles au pays, bien que cette performance mérite une lecture différenciée selon les groupes d’âge.

Faits saillants – Août 2025


Visualisation des données

Évolution des principaux indicateurs de l'emploi sur un an

Sources : Statistique Canada - Tableau 14-10-0459-01 et Québec International


Portrait de l'emploi dans les principales régions canadiennes


Analyse

L’emploi et la population active toujours en hausse à Québec

Selon l’Enquête sur la population active (EPA) publiée par Statistique Canada, l’emploi dans la RMR de Québec a enregistré une augmentation en août, prolongeant la tendance observée dans la seconde moitié de 2025. La hausse, qui se chiffre à 9 500 emplois
 (+2,0 %), se produit en parallèle à l’augmentation de la population active (+1,6 %), un contexte qui contribue à la baisse du taux de chômage, désormais établi à 4,4 % (- 0,3 point de pourcentage [p.d.p.]). Le taux d’emploi s’élève quant à lui à 65,2 %, soit une hausse de 1,2 p.d.p.

À l’échelle canadienne, le marché du travail a connu des variations modestes, avec une perte nette de 7 700 emplois (-0,0 %) sur un mois. Le taux de chômage demeure également stable à 6,9 % au pays, tandis que la RMR de Québec conserve sa position parmi les régions affichant les taux les plus faibles au pays (troisième rang). Le Québec enregistre, pour sa part, une hausse de l’emploi de 0,1 % et un taux de chômage stable à 5,9 % (+0,0 p.d.p.).


Une hausse de 26 100 emplois sur un an

Sur une période d’un an, la RMR de Québec affiche une forte performance sur le plan de l’emploi, avec une variation de 5,6 %, ce qui la positionne au premier rang parmi les huit principales RMR canadiennes. Cette évolution s’inscrit dans un contexte d’expansion de la population active (+6,0 %), qui a influencé la dynamique du marché du travail. Parallèlement, le taux d’emploi a enregistré une hausse de 2,2 p.d.p., traduisant une augmentation de la proportion de personnes en poste au sein de la population en âge de travailler. Le taux de chômage, pour sa part, enregistre une hausse 0,4 p.d.p. 


Un taux de chômage inégal entre les tranches d’âge

À l’approche de la rentrée scolaire, le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans s’élève à 9,4 %, selon les données non désaisonnalisées, en baisse de 0,7 p.d.p. Malgré la baisse observée, les jeunes demeurent exposés aux tensions du marché du travail, en raison de facteurs structurels et saisonniers. La transition entre études et emploi, marquée par une forte mobilité, les rend plus vulnérables au chômage frictionnel. De plus, la prédominance d’emplois temporaires ou saisonniers accentue leur sensibilité aux fluctuations économiques. Enfin, le décalage entre les compétences acquises et les exigences du marché, combiné aux défis posés par l’intelligence artificielle notamment pour les emplois dont l’exposition est forte, mais la complémentarité faible, freine l’intégration de certains jeunes.

Dans ce contexte, la rentrée scolaire constitue un moment charnière : plusieurs jeunes quittent temporairement le marché du travail pour reprendre leurs études, tandis que d’autres cherchent à s’y insérer. Cette dynamique accentue les écarts observés dans les indicateurs de chômage selon l’âge.

Rosalie Forgues
Économiste

Québec International


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