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Brexit : changements, risques, opportunités

Le Brexit : un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre depuis déjà plus de 3 ans. Alors que le changement de gouvernance et les nombreuses propositions ont fait bouger les choses depuis le vote référendaire du 23 juin 2016, le résultat concret de cette démarche semble encore tout sauf certain. Dans ce contexte d’incertitude et de mouvance, comment les marchés mondiaux réagissent-ils, et comment l’ensemble des issues du retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne pourraient-elles affecter les entreprises québécoises et canadiennes?

C’est sur ces enjeux que se sont penchés plusieurs experts internationaux, présents à Québec le 21 octobre dernier dans le cadre d’une activité organisée par Québec International et le Centre d'études pluridisciplinaires en commerce et investissement internationaux (CEPCI) de l‘École supérieure d’études internationales (ESEI).

Pour débuter l’activité, un panel composé de M. Pierre-Gabriel Côté, délégué général du Québec à Londres, de M. Pierre Deslauriers, président-directeur général d’Infodev, et de M. Pierre Guimond, diplomate en résidence de l’ESEI, a discuté des impacts potentiels du Brexit sur les entreprises exportatrices. Alors qu’environ 1,2 milliard de dollars d’échanges commerciaux ont lieu entre le Québec et l’Angleterre chaque année, le Brexit peut être appréhendé comme une excellente opportunité, à condition de considérer les risques.

Deux formes de Brexit sont effectivement encore envisageables : un Brexit avec entente, ou un Brexit dur. Alors que cette première possibilité représente peu de risques, le second cas peut être plus inquiétant, les impacts économiques potentiels sur la Grande-Bretagne étant alors considérables. Les bonnes relations entre le Canada et la Grande-Bretagne devraient aider plusieurs secteurs, comme l’aéronautique. Certains autres secteurs devraient cependant surveiller la situation de près, dont l’agroalimentaire et les pièces de machinerie, qui pourraient faire face à de nouvelles barrières. Chose certaine, ce panel a conclu, il y aura une Grande-Bretagne avant Brexit, et une après Brexit qui pourrait prendre de nombreuses années à s’ajuster, selon l’entente conclue.

L’événement comptait également sur la présence de Mme Iana Dreyer, éditrice et fondatrice de Borderlex.eu. Cette experte du Brexit analyse la situation entre la Grande-Bretagne et ses partenaires commerciaux depuis le vote référendaire. Selon elle, trois grandes conclusions demeureront vraies, peu importe l’issue de Brexit :

  1. L’Europe demeurera le plus grand partenaire commercial de la Grande-Bretagne, même après l’application du Brexit.
  2. Même si le Brexit est appliqué à sa date prévue de fin octobre, il faudra au moins une décennie pour stabiliser la politique commerciale britannique et ses relations futures avec l’Union européenne.
  3. C’est la fin du positionnement du Royaume-Uni en tant que point d’entrée privilégié sur le marché de l’Union européenne pour les investisseurs mondiaux.

Ainsi, de cette rencontre, une grande conclusion peut être tirée : peu importe la forme que prendra le Brexit, la diversification des marchés européens sera d’autant plus pertinente comme stratégie pour les entreprises du Canada. La Grande-Bretagne demeurera un marché potentiel intéressant, mais ne pourra être le seul point d’ancrage des entreprises canadiennes en Europe.

Une autre activité incontournable à venir

Les enjeux du commerce international et les meilleures pratiques pour vous y attaquer vous intéressent? Ne manquez pas, le 29 octobre 2019, l’arrêt à Québec de la série des Grands Exportateurs COREX. Entreprises de la région et économistes seront sur place pour partager opportunités, bonnes pratiques et précautions à prendre dans vos démarches à l’international.