/ Mis à jour le

COVID-19 | Un premier aperçu sur l'emploi dans la RMR de Québec | Mars

Selon Statistique Canada, le taux de chômage de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec a atteint 5,5 % au mois de mars, une augmentation significative de 1,4 point de base par rapport à février. On estime qu’il y avait 426 600 personnes en emploi dans la région, soit 11 700 de moins que le mois précédent (-2,7 %), une indication claire des effets de la COVID-19.

Mises en garde

Les estimations du mois de mars de l’Enquête sur la population active (EPA) ont été établies à partir des données obtenues auprès des répondants pour la semaine du 15 au 21 mars. Notons qu’au Québec, la restriction sur les activités et les services non prioritaires, selon l’ordonnance de la santé publique, fut pleinement effective à partir du 25 mars dernier. Ainsi, l’effet de la situation sur le marché de l’emploi ne se reflète pas entièrement sur les données du mois de mars de l’EPA. Enfin, les données disponibles à l’échelle régionale subissent un traitement statistique particulier (moyenne mobile trois mois) en raison du petit échantillon.

La définition du chômage de Statistique Canada est basée sur l’activité de recherche d’emploi et sur la disponibilité à occuper un emploi. Ainsi, les chômeurs du mois de mars sont donc les personnes disponibles pour travailler qui, au cours de la semaine du 15 au 21 mars :

  • n’avaient pas de travail, mais en avaient cherché au cours des quatre dernières semaines;
  • avaient été mises à pied temporairement, mais s’attendaient à être rappelées au travail;
  • ou étaient sans emploi, mais avaient un emploi devant commencer dans les quatre prochaines semaines.

Pour en savoir plus, visitez : https://www150.statcan.gc.ca/n1/en/catalogue/71-543-G


Faits saillants

  • Selon Statistique Canada, le taux de chômage de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec a atteint 5,5 % au mois de mars, une augmentation significative de 1,4 point de base par rapport à février.
  • On estime qu’il y avait 426 600 personnes en emploi dans la région, soit 11 700 de moins que le mois précédent (-2,7 %), une indication claire des effets de la COVID-19.
  • La population active de la région a enregistré une baisse de 5 600 individus en mars (-1,2 %). Au même moment, le nombre de chômeurs a bondi de 33,2 %.
  • Au Québec, les données révèlent qu’il y avait 75 000 personnes en emploi de moins (-1,7 %), alors que le taux de chômage s’est accru à 5,9 %.

Commentaires

La pandémie de COVID-19 est une situation extraordinaire qui affecte la situation économique mondiale. Dans la région, la restriction des activités et des services non prioritaires a une incidence significative sur le marché du travail. Les données du mois de mars sont les toutes premières à permettre une analyse de situation, quoiqu’elles n’offrent qu’un aperçu en raison du moment où l’enquête a eu lieu en mars.

Statistique Canada estime, dans son Enquête sur la population active (EPA), que le taux de chômage a atteint 5,5 % au mois de mars 2020 dans la RMR de Québec. Avec cette augmentation de 1,4 point de base, le taux chômage est à son plus haut niveau depuis septembre 2014. Toujours au mois de mars, le nombre de personnes en emploi a reculé de 11 700 (-2,7 %), portant le total à 426 600. Dans la foulée de la mise sur pause du Québec, le nombre de chômeurs a augmenté de 6 200 (+ 33,2 %) tandis que celui des personnes actives sur le marché de l’emploi a reculé de 5 600 individus (- 1,2 %). À cet effet, le taux d’activité, soit la proportion des personnes en âge de travailler actives sur le marché du travail, a régressé en mars à l’image du reste du Canada. En passant de 66,3 % à 65,4 %, celui-ci est demeuré le plus faible parmi les huit principales RMR canadiennes. Quant au taux d’emploi, la proportion des personnes en emploi a fléchi de 63,5 % à 61,8 % sur la même période.

Le recul d’emplois observé en mars a affecté l’ensemble des tranches d’âge de la population. Qui plus est, on remarque chez les 65 ans et plus une hausse du chômage plus prononcée. Part sa part, le secteur des services a essuyé la majorité des postes perdus au mois de mars.

L’adoption de la mesure de distanciation sociale obligatoire, ainsi que leur date d’entrée en vigueur varie d’un océan à l’autre. Sachant cela, les comparaisons des RMR entre les provinces doivent être effectuées avec précaution. Nous vous les présentons, malgré tout, dans ce document.

Les données du mois de mars de l’EPA, donnent un premier indice de l’ampleur de la halte économique causée par la COVID-19. Toutefois, ces données ne mesurent pas la totalité du choc puisqu’elles ne permettent pas, à titre d'exemple, d’évaluer le nombre de personnes toujours en emploi dans la région avec un nombre d’heures réduit. N’oublions pas que les prochaines données et l’évolution de la situation, au fil des prochains mois, permettront une meilleure compréhension des répercussions économiques qu’aura la crise.


Émile Émond
Économiste
Québec International

Fichier joint