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Deux ans après le début de la pandémie, l’emploi est stable à Québec

Les données publiées aujourd’hui par Statistique Canada montrent que le marché du travail de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec comptait 433 800 emplois. Il a peu fluctué avec un léger recul de 1 100 emplois en février (-0,3 %). Après deux années de pandémie marquées par des hauts et des bas, la région se retrouve sensiblement dans la même situation qu’en février 2020 (435 400).

Faits saillants

  1. Les nouvelles données montrent aussi qu’en février il y avait 446 200 personnes actives, soit 2 200 de moins qu’en janvier (-0,5 %). Les diminutions successives de la population active depuis octobre font en sorte qu’il y a aujourd’hui moins de participants sur le marché du travail qu’il y en avait avant la pandémie, il y a 24 mois (454 000).

  2. Le taux de chômage est de nouveau à la baisse à 2,8 %, soit le plus bas taux parmi les principales régions canadiennes. En janvier dernier, il était de 3 % et en février 2020 de 4,1 %.

  3. Dans l’ensemble du Québec, les données comparables indiquent que le marché du travail est aussi resté stable avec une augmentation de 5 200 emplois (+0,1 %). Le taux de chômage se situe à 4,9 % pour un troisième mois consécutif.


En graphiques

Source : statistique Canada. Tableau 14-10-0380-01



Mise en garde


Les données disponibles pour la région métropolitaine de recensement de Québec subissent un traitement statistique particulier (moyenne mobile trois mois) en raison du petit échantillon, ce qui a pour effet d’atténuer les fortes fluctuations. Ainsi, les données recueillies en décembre et en janvier influent sur l’estimation publiée pour le mois de février. Veuillez noter également que nous utilisons des données comparables pour la province de Québec et les autres régions métropolitaines dans ce document.


Commentaires

Les plus récents chiffres de l’Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada présentent l’état de l'emploi deux années après le début de la pandémie, soit au cours de la semaine de référence du 13 au 19 février 2022. Comparativement à la précédente parution, la situation sur le marché du travail a bien changé, alors que les mesures sanitaires ont, pour la plupart, été assouplies. Les données de février reflètent, notamment :

  • La fin du couvre-feu (17 janv.);
  • L’imposition du passeport vaccinal dans les grandes surfaces (24 janv.);
  • La réouverture des restaurants (31 janv.);
  • L’autorisation des événements intérieurs dans les salles de spectacle, les cinémas et autres (7 févr.).

Deux ans après le début de la pandémie, le marché du travail de la région a traversé des hauts et des bas et se retrouve sensiblement au même niveau qu’en février 2020 (99,6 % du niveau d’emploi). Comparativement aux 8 principales RMR canadiennes, Québec est en queue de peloton et enregistre la 7e performance devant Ottawa (99,5 %). La RMR de Québec occupe aussi l’avant-dernier rang parmi ses consoeurs sur le plan du taux d’emploi, qui exprime la proportion des 15 ans et plus qui ont un emploi, avec 62,8 %.

Entre les mois de février 2020 et 2022, la population active a beaucoup fluctué en raison de la crise sanitaire. Bien qu’elle se soit redressée après le choc initial (en 2020), il y a aujourd’hui légèrement moins de participants sur le marché du travail qu’il y en avait avant la pandémie. Cela s’explique, notamment, par les diminutions inscrites coup sur coup entre octobre 2021 et février 2022. Le taux d’activité atteint maintenant 64,6 %, c’est le moins élevé parmi les RMR canadiennes les plus populeuses.

Le taux de chômage a légèrement fléchi à 2,8 %; il s’agit du plus faible taux parmi les principales régions canadiennes, et du 2e plus bas au pays derrière Belleville en Ontario. En janvier 2022, ce taux atteignait 3 % et en février 2020 il était de 4,1 %.

Les estimations de l’emploi de février font état d’une relative stabilité à Québec malgré les assouplissements sanitaires. Considérant l'incidence des moyennes mobiles 3 mois sur les chiffres (voir mise en garde), il est probable que les données de mars reflètent davantage la nouvelle donne.


Émile Émond
Économiste
Québec International

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